• Depuis son arrivée sur la scène à la fin des années 60, Spanky Wilson a collaboré et enregistré avec un certain nombre de pointures du mouvement soulbluesjazz : j'ai nommé, entre autres, Marvin Gaye, Jimmy Smith, Willie Bobo ou encore Lalo Schifrin, la liste étant très longue. Le surnom « Spanky », qu'elle préfère à son vrai nom, lui a été attribué par son papa, qui lui donnait la fessée chaque fois qu'elle montait sur scène pour chanter. Effectivement, on la corrigerait volontiers la Wilson. Pour n'être que si peu connue, pour n'être que si peu visible, ce qui changera avec ce disque.
    A présent associée à Will Quantic et son Quantic Soul Orchestra, la légende Wilson livre ici son 8eme album à ce jour. Leur collaboration a débuté en 2004 sur l'album « Mishaps Happening », chroniqué ici à l'époque . 2 futurs classiques ( « Don't joke with a hungry man «  et « When you're through » ) et 2 artistes satisfaits de leur travail. Satisfaction qui donne naissance à cet album dont l'ambiance et la couleur sont résolument 60s. Façon Motown ou Stax. Façon Sharon Jones & The Dap Kings aussi. Excellents arrangements et splendide voix débordante d'âme. Elle rit, sourit, grogne ou pleure avec la même élégance. Très expressive, Mme Wilson donne à (re)découvrir l'étendue de sa palette vocale. Cuivres, breaks et violons au menu. 8 créations et une reprise de Willie Dixon (You can't judge a book by its cover) plus tard, c'est le soleil californien dans votre salon, le plaisir d'avoir écouté cette artiste sincère.
    Soulful to the bones.


    Tracklist :

    + / I'm thankful (part 1)
    + / A woman like me
    + / Blood from a stone
    + / Don't joke with a hungry man (part 2)
    + / That's how i twas
    + / Message to tomorrow
    + / Waiting for your touch
    + / You can ‘t judge a book by its cover
    + / I'm thankful (part 2)

    Spanky Wilson et le Quantic Soul Orchestra seront en concert le 24 novembre à la salle Het Depot de Louvain (check www.hetdepot.be). 


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  • Un nouveau Quantic est comme un cadeau que l'on souhaite rapidement
    déballer. L'objet vous brûle les doigts dès la sortie du magasin, vous
    savez ce que c'est sans pour autant connaître l'effet qu'il vous fera.
    Vous l'attendez impatiemment puis vous appréhendez de l'ouvrir. Parce
    que vous connaissez vos attentes et que vous avez une crainte que
    celles-ci ne soient pas assouvies.

    Will Holland a beaucoup voyagé cette dernière année. A la recherche de
    disques venus de tous horizons. Comme dj, pour ses très nombreux
    engagements où, partout, il a retourné les dancefloors avec
    d'incroyables  sets éclectiques ( croyez-moi, c'est une expérience
    !). Il a visité la Colombie, Puerto Rico, l'Ethiopie, le Nigéria, le
    Ghana, les Etats Unis, l' Europe entière, et partout où il a posé ses
    valises, il a puisé, il s'est éduqué, il a enregistré. Au hasard des
    rencontres. Le résultat de ces voyages est présent sur cet album.
    Dense.  Subtil mélange de saveurs latines, africaines, hip hop,
    broken beats, « An Announcement to Answer » se déguste de bout en bout
    comme un excellent cru. Avec, au final, l'ivresse due à la musique d'un
    grand artiste, multi- instrumentiste très prolifique (c'est son 8eme
    album en 6 ans sans compter les innombrables remixes et collaborations)
    et remarquablement humble . Cuivres, violons, rythmiques latines ou
    africaines. Sons de tous les pays, unissez-vous. Pour le meilleur de
    cette nouvelle vague funk qui décolle (enfin ! ) en ces temps de techno
    dite minimale et maximalement anti- sexy et dépourvue de chaleur.

    L'un des meilleurs albums de l'année 2006, c'est sûr. Quantic en état de grâce !



    Tracklisting :



    1/ Absence heard, presence felt

    2/ an announcement to answer

    3/ blow your horn (Feat. Ohmega Watts)

    4/ bomb in a trumpet factory

    5/ Politick Society (Feat. Noelle Scaggs)

    6/ Meet me at the pomegranate tree

    7/ sabor (Feat. Tempo)

    8/ ticket to know where (Feat. Ohmega Watts)

    9/ tell it like you mean it



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  •  

    Photo : B+ 

    Ceux qui connaissent le travail d'Aloe Blacc depuis quelque temps
    seront surpris de ce qu'ils entendent sur cet album. Cité par un site
    de vente en ligne comme « le R. Kelly indépendant (ce qui, à notre
    humble avis, n'est absolument pas un compliment ! ), le bonhomme
    s'écarte du carcan hip hop pour aborder des territoires soul - R&B
    et latin qui lui vont à merveille.

    D'origine panaméenne, Nathanael Dawkins s'est révélé en 1995 comme MC
    du groupe de rap Emanon. A présent signé sur le label Stones Throw,
    Aloe Blacc produit tous les titres de cet album varié et intense, à
    l'exception de « Long time coming », produit par le dit Oh No, et ode -
    reprise du morceau de Sam Cooke « A change is gonna come » et de « One
    inna » produit par l'omniprésent Madlib. Au cours de cette promenade,
    on passe par des ambiances dancehall, hip hop, folk, latines avec un
    égal bonheur. Sortent du lot « Gente Ordinaria » d'abord, magnifique
    reprise en espagnol du morceau « Ordinary People » de John Legend, à
    l'instrumentation fidèle mais latinisée à l'original. « Bailar »
    ensuite, qui conte le ressenti lors d'une rencontre avec un membre du
    beau sexe. « Patria Mia » et « Long time coming », enfin, nous
    rappellent les combats identitaires de l'artiste, aux prises avec le
    déni de l'individu tant en vogue de l'autre côté de l'Atlantique.

    En ces temps de disette solaire, « Shine Through » est un album lumineux à côté duquel il serait dommage de passer.





    Tracklisting :



    + : Whole world

    + : Long time coming

    + : Are you ready

    + : Busking

    + : Bailar (Scene 1)

    + : Nascimento / Birth (Scene 2)

    + : Dance for life

    + : Patria Mia

    + : Shine Through

    + : Caged birdsong

    + : Arrive

    + : Want me

    + : One inna

    + : I'm beautiful

    Bonus CD

    + : Gente Ordinaria

    + : Severa



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  • KEEP REACHING UP (TIMMION RECORDS)


    La Finlande… ses rennes, ses Lapons, ses nuits interminables, ses footballeurs dans le championnat d’Angleterre, sa chanteuse soul noire américaine naturalisée par mariage… la Finlande, dont finalement on connaît peu de choses…
    Nicole Willis est l’épouse de Jimmy Tenor, souffleur émérite connu pour quelques sorties plutôt intéressantes sur Warp notamment, ici arrangeur de cordes pour l’album de sa femme.
    Album à l’ambiance classique, au son cru dont les chansons parlent d’amour, d’amour et encore d’amour. On revient en 1965. La dame est intègre, elle fait ce qui lui plaît, toutes ses influences sont sensibles, presque des citations dont on aime tous la récitation (Aretha Franklin, The Supremes, Motown ) Pourtant, peu d’innovations, peu d’inventivité au menu de cet album court dont ressortent 2 morceaux : « My four leaf clover » à la mélodie accrocheuse, aux arrangements de cordes soyeux et chaleureux ; « Holdin’on » qui secouera tous les dancefloors sur lesquels il sera joué .


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  • THE FUNKY KANGAROOS OU LE FUNK DES ANTIPODES


    Après un 45 tours auto – produit (Eel Oil/Blackfoot), un second (Tighten up/ Voodoo Doll) sur le label de Kenny Dope et Keb Darge (KayDee Records), voici l'album des Bamboos, intitulé « Step it up » et paru sur le prodigieux et prolifique label indépendant Tru Thoughts (Quantic Soul Orchestra, Alice Russel, Nostalgia 77, ...), élu label de l'année en Grande Bretagne.
    The Bamboos ont servi de groupe de tournée pour le Quantic soul Orchestra lors de la tournée australienne du groupe de Will Holland. C'est dire si l'esprit, comme la lettre, de l'homme de Brighton se retrouvent dans cet album majoritairement instrumental, au son cru mais gargantuesque, qui ne risque pas de passer inaperçu.
    L'album s'ouvre sur « Step it up », groove entraînant avec en vedette Alice Russell, la voix de la demoiselle, en forme malgré la tête à l'envers, vous invite à la danse ; la section rythmique, très en place, se laisse découvrir sur la reprise « Tighten up » d'Archie Bell and The Drells. Puis vient « In the bamboo grove », morceau-collage (dans l'esprit du « Live Mix » de Breakestra) évolutif tant dans la vitesse que l'intensité. Le redoutable solo de trombone de « Golden Rough » vous transportera vers le dancefloor contre ou avec votre volonté, c'est selon vos dispositions. « Transcend me » est La bombe de l'album. La ligne de basse est sans pitié, les voix ont une pêche d'enfer, impossible (ou très difficile) de rester insensible à ce morceau qui devrait faire un malheur cet été. Le reste du disque est à l'avenant, du funk de première bourre servi par un tout bon band.
    Deux tubes potentiels, d'excellents instrumentistes, la participation sur 2 morceaux de la Reine d'Angleterre (j'ai nommé Alice Russell), autant de qualités intrinsèques pour ce très bon disque venu du pays des kangourous et des diables de Tasmanie.

    Crocodile Dundee peut être fier de ses compatriotes. C'est sûr...


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